Un rapport, publié par le Département Société de l’information du Conseil de l’Europe, présente les principales menaces à la liberté d’expression en Europe en 2018 et les actions que les gouvernements devraient mener pour les combattre.
Le rapport (en anglais) exprime sa préoccupation face à la recrudescence de la violence et des actes d’intimidation à l’encontre de journalistes et rappelle les cas d’au moins deux assassinats de journalistes enquêtant activement sur des affaires de corruption et de crime organisé.
Les attaques verbales croissantes et la législation restrictive à laquelle font face les ONG dans certains États, la propagation de la désinformation par les médias et les réseaux sociaux ligne, ainsi que l’impact négatif de la révolution numérique sur la viabilité financière du journalisme d’investigation et de qualité sont également des sujets de préoccupation.
Le rapport énumère cinq lignes d’action qui nécessitent une attention particulière de la part du Conseil de l’Europe et de ses 47 Etats membres. Ces priorités consistent notamment à protéger efficacement les journalistes de la violence et de l’intimidation, à veiller à ce que les mesures de lutte contre le terrorisme ne soient pas utilisées abusivement pour restreindre indûment la liberté des médias, à protéger les médias de service public et à assurer un journalisme d’enquête et de qualité.
En outre, les États devraient redoubler d’efforts pour mettre en place un cadre juridique clair concernant les responsabilités des intermédiaires de l’internet en matière de liberté d’expression et pour veiller à ce que la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme soit systématiquement intégrée dans les systèmes judiciaires et réglementaires nationaux.
Le rapport souligne que le contrôle exercé par la Cour européenne des droits de l’homme reste un outil essentiel pour garantir la compatibilité des lois et pratiques nationales avec les normes énoncées dans la Convention européenne des droits de l’homme. La Cour a rendu plus de 70 arrêts dans des affaires liées à la liberté d’expression en 2018, constatant des violations dans à peu près les deux tiers d’entre eux.